Débat : comment faire de la Guinéenne une actrice de l’indépendance agro-industrielle ?

30 Sep
  • Sep 30, 2024

En prélude à la célébration, le 2 octobre prochain, du 66ème anniversaire de l’accession de la Guinée à la souveraineté nationale, les autorités de la Transition ont organisé une semaine nationale de l’indépendance. Cette année, le thème retenu est “S’inspirer du passé pour construire le futur ensemble : la Guinéenne”. Une thématique qui met en exergue l’autonomisation des femmes dans la construction du futur.

Ce lundi 30 septembre 2024, la salle des congrès du palais du peuple, a abrité un panel initié par le ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME, en collaboration avec le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des personnes vulnérables. Autour du thème : ‘’Du 02 octobre 1958 vers Simandou 2040 : les femmes entrepreneures, fer de lance de l’indépendance agro-industrielle”, la rencontre a réuni des femmes entrepreneurs et activistes pour discuter des opportunités et des défis auxquels les femmes entrepreneures font face dans le secteur agro-industriel.

Pour Madina Dansoko, Vice-Présidente de la Chambre d’Agriculture, le premier défi majeur demeure l’accès au marché. « En Guinée, malheureusement, on est obligé de faire tout du début à la fin. Quand on fait l’agriculture, par exemple, et qu’on fait ce qu’il faut jusqu’à obtenir les produits sous la main, c’est difficile de les écouler. Ceux qui pratiquent l’agriculture sont beaucoup plus à l’intérieur du pays et les zones de consommation sont souvent les villes. Malheureusement, pour accéder à ces villes, on a beaucoup de difficultés car nous n’avons pas de route », dit-elle.

Quant à Mme Barry Hadja Mariam Baldé, Représentante des femmes du secteur informel de Madina, elle estime que les efforts doivent être intensifiés pour relever le défi de la formation. « La jeunesse guinéenne doit accepter de se former, car c’est quand tu es formé que tu pourras émettre et concrétiser tes idées, faire un plan d’action que tu pourras soumettre à la banque ou aux autorités », suggère-t-elle.

Hélène Diallo, Responsable programme du Club des jeunes filles leaders de Guinée, pour sa part, subordonne la réussite des femmes à la satisfaction de trois valeurs. « Premièrement, vivre pour soi-même. Cela consiste à accepter de se former, de se battre pour son émancipation et à organiser son présent pour mieux construire son avenir. Deuxièmement, vivre pour la famille, car c’est grâce à cette bonne éducation qu’une femme reçoit de sa famille qu’elle peut fonder une famille, encadrer les enfants et, par la même occasion, encadrer les futurs dirigeants de ce pays. Et pour finir, vivre pour la République, parce qu’il faut que nous, les femmes, arrivions à nous imposer dans les instances de prise de décision. Nous, les jeunes d’aujourd’hui, sommes des actrices du changement, l’avenir de la Guinée. Donc, c’est dès maintenant qu’il faut penser à l’avenir de ce pays », soutient-elle.

Plus globalement, les quatre panélistes ont tour à tour souligné la nécessité d’un cadre politique et réglementaire favorable pour encourager l’entrepreneuriat féminin et soutenir les initiatives des femmes, avant de solliciter l’aide du gouvernement pour pallier à ces différents problèmes auxquels les femmes sont confrontées dans ce secteur d’activité.